L’ORDRE SOCIAL
NICE, 18 juillet 1874.
Chronique niçoise
La nouvelle suivante, concernant notre illustre compatriote, Giuseppe Garibaldi, va assurément faire plaisir aux habitants de notre ville. D’après des personnes très bien informées, nous sommes en mesure de pouvoir affirmer que la santé de Garibaldi est assez satisfaisante… Il se sert de ses béquilles pour marcher et ses douleurs arthritiques continuelles l’empêchent de faire usage de ses deux mains. Mais nous savons que l’index et le pouce de sa main droite sont parfaitement libres, ce qui lui permet de correspondre avec ses amis désireux de recevoir de ses nouvelles. Un ancien soldat, qui lui a été rendre visite, nous donne quelques détails sur la vie privée du grand homme. Quand il a répondu aux nombreuses lettres qui lui parviennent de toutes parts (ouvrons une parenthèse et disons que pour la clarté et la précision de ces lettres, on peut en conclure que sa main est ferme et que sa volonté de fer sait forcer ses membres contractés par la douleur à lui obéir). Garibaldi se traînant comme il peut, va inspecter les 22 ruches ; donner du foin et faire des caresses à « Marsala », son ancienne jument de bataille, sur laquelle il a triomphé à Naples et en Sicile. Ce cheval intéressant a 23 ans et nourrit pour son maître une véritable affection. Quand le Général se retire, Marsala le suit à petits pas jusque devant sa maison, là elle tient ses regards attachés sur lui et lorsque Garibaldi est rentré dans son domicile, la jument secoue sa crinière et retourne dans son écurie en donnant des signes non douteux de tristesse. Garibaldi passe le restant de sa journée dans la lecture de nombreux opuscules, livres et journaux qu’il reçoit de tous côtés.
L’ORDRE SOCIAL
Nice, 3 août 1875.
Souscription pour la traduction française du livre de Garibaldi, Les Mille, Paris, Charles Silvain mandataire du Général Garibaldi, 2 rue Tronchet, 1875.
L’ordre Social ayant été omis sur la liste des journaux qui ont ouvert une souscription pour le remarquable ouvrage de Garibaldi, Les Mille, notre illustre compatriote vient d’adresser la lettre suivante à notre rédacteur en chef, M. Mark Ivan :
Mon cher Ivan,
Certes ce doit être un oubli de mon ami Silvain que l’omission de L’Ordre Social parmi les souscripteurs des Mille.
Que cette lettre remédie à cet oubli involontaire.
Mes salutations affectueuses à vous et à mes frères d’armes qui comptent parmi vos rédacteurs.
Votre dévoué Garibaldi.
Civitavecchia, 29 juillet 1875.
P.S. Merci pour l’envoi de votre journal.
N.B. Dans l’appendice de la traduction française des Mille, Garibaldi écrit (pages 371-372) :
Caprera, 1er octobre1874
Et mes pauvres concitoyens, les Niçois ? Je n’ai pas eu pour eux une parole ! Cependant
nous eûmes toujours avec nous des représentants plus ou moins nombreux de la cité vendue, et personne ne les surpassa en intrépidité sur les champs de bataille.
L’ORDRE SOCIAL
NICE 29 mai 1875
Le mandataire de Garibaldi à Paris pour la publication des Mille, M. Charles Silvain, nous annonce par une lettre en date du 27 mai, que nous recevrons dans le courant du mois de juin les volumes pour lesquels on a souscrit dans nos bureaux. La publication de cet ouvrage, si impatiemment attendu, a été interrompue par ordre du Général Garibaldi qui avait désiré en revoir certains passages. Ainsi s’explique le retard apporté dans l’impression des Mille. Dès que nous aurons reçu les volumes annoncés nous préviendrons les souscripteurs par une annonce dans notre journal.
L’ORDRE SOCIAL
NICE 4 février 1875
Souscription pour Entraunes
Les habitants de notre ville accepteront de grand cœur les conseils de Garibaldi et tous, nous aimons à le croire, verseront leur obole dans les bureaux de souscription.
N.B. Le Général avait engagé ses compatriotes (niçois) à prendre part à la souscription en faveur des habitants d’Entraunes (village situé à 1250 m. d’altitude, à 190 km au nord-ouest de Nice près des sources du Var), qui avaient eu dernièrement à souffrir d’un terrible incendie.
Les jeunes Volontaires garibaldiens de Nice en 1861. Un engouement (tardif) peu connu.
(Archives départementales des Alpes-Maritimes, série I.M. 348 (IV-V.)
Le Commissariat Central de Nice au Préfet des Alpes-Maritimes :
8 février 1861. Antoine Thérèse porte plainte relativement au départ de son fils, Augustin Thérèse, âgé de 18 ans, qui aurait pris, dit-il, du service dans les volontaires garibaldiens.
9 février1861. Un vieillard se plaint de la disparition de son fils pour le service de Garibaldi, pour Lodessano.
14 février 1861. Un jeune homme de 17 ans, Richier Calixte , né à Molineras (A.M.) confié aux soins de l’abbé Faraud à Nice ; on suppose qu’il est parti pour Gênes, par voie de terre (manifestait depuis longtemps le désir de s’enrôler dans les volontaires de Garibaldi).
18 février 1861. Honoré Thibaud, marchand de vins, 5 rue Pairolière, porte plainte pour la disparition de son fils Jean-Baptiste, âgé de 16 ans, parti pour Gênes.
La dame Olivier demeurant à Nice, place Napoléon, est venue déclarer que son fils Charles, âgé de 14 ans, est parti le 28 février dernier pour Gênes, malgré sa mère, disant qu’il allait s’engager dans l’armée garibaldienne.
22 février 1861. Melino Grégoire, de Nice dont le fils est furtivement parti hier pour Gênes.
8 mars 1861. Spinetta porte plainte pour la disparition de son fils parti à Gênes.
Claude Carro, son fils Louis, âgé de 16 ans, volontaire garibaldien parti à Gênes. Est rentré à la maison maternelle.
Boris Maurice, âgé de 19 ans, fils d’André et de Louise Bousquetti, maçon natif de Nice, demeurant rue du Rey avec son père et sa mère déclare s’être rendu à bord d’un bateau à vapeur pour se rendre à Gênes afin de s’engager dans les volontaires de Garibaldi.
22 mars 1861 arrestation sur un navire allant à Gênes de trois jeunes gens cachés dans les chaloupes recouverts de toiles :
Perrin Laurent, 18 ans.
André Louis, 18 ans
Donato Jean, 15 ans, fils d’un ouvrier vannier.
Ces jeunes gens ont été rendus à leurs parents. Ils ont déclaré vouloir s’enrôler dans les volontaires de Garibaldi.
30 juin1861.
Ordre de conduite au maréchal des logis en résidence à Menton de faire extraire de la maison d’arrêt de cette ville :
Nègre Baptiste, 18 ans, maçon
Pallauco Louis, 18 ans
Pallauco Antoine, 18 ans, maçon
Perdigone Jean-Baptiste, 18 ans
Les présenter devant le préfet des Alpes-Maritimes.
Nice, le 1er juillet 1861
Le commissariat de Nice à Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes,
Conformément à vos instructions, je me suis rendu à la Maison d’Arrêt pour interroger les nommés Louis et Honoré Nègre, Louis et Antoine Pallauco, André Cotalorda et Jean-Baptiste Perdigone arrêtés à Menton au moment où ils cherchaient à franchir la frontière. Il résulte des renseignements recueillis que ces individus étaient en effet dans l’intention de se diriger sur Gênes pour s’enrôler au service de Garibaldi qu’ils croyaient à Rome à la tête d’une forte armée…Le dénommé Dominique Arnulf, âgé de 16 ans, dit sans façon que Pallauco aurait également excité à plusieurs ( sic) à déserter la maison paternelle…Tous ces jeunes gens, … après une sévère admonestation ont été rendus à leurs parents qui sont venus les prendre au bureau central.
Nice, le 3 juillet 1861,
Le Préfet des Alpes-Maritimes à Monsieur le Ministre de l’Intérieur.
J’ai l’honneur de porter à la connaissance de Votre Excellence que plusieurs jeunes gens de la ville de Nice, âgés de 16 à 18 ans, s’étaient portés à la frontière à la date du 29 juin écoulé, avec l’intention de se diriger sur Gênes au service de Garibaldi qu’ils croyaient à Rome à la tête d’une forte armée.
Ces jeunes gens qui étaient au nombre de six s’étaient excités mutuellement à déserter la maison paternelle.
Surveillance de Garibaldi et des Garibaldiens à Nice
Enveloppe I.M.348 V (Archives Départementales des Alpes-Maritimes.)
Nice, 1er avril 1861
Le Commissaire Central de Nice au Préfet des Alpes-Maritimes, Costa Thomas, capitaine du Génie et major d’Infanterie de l’armée de Garibaldi : il aurait servi dans l’armée française en qualité d’officier subalterne en 1848, soit après démission ou retrait d’emploi ; il aurait pris du service avec Garibaldi dans l’expédition de Rome ; il aurait repris du service en 1859 dans les chasseurs des Alpes ; enfin, il aurait fait partie de l’expédition des Deux-Siciles où il a été fait capitaine du Génie en juin 1860 et major d’Infanterie en octobre de la même année.
De passage à Nice avec un passeport, venant de l’intérieur de la France, il se rend à Naples où il serait appelé pour faire partie du corps expéditionnaire organisé contre les Brigands qui infestent ce pays. Il doit partir ce soir par le bateau de Gênes.
Le Commissaire Central de Nice a l’honneur d’informer Monsieur le Préfet que diverses personnes, bien connues pour leurs opinions anti-françaises, se sont dirigées dernièrement sur Turin. Ce mouvement paraît insolite, et si l’on fait faire des observations à Gênes, il serait utile qu’il en fût ordonné en même temps à Turin.
Le 20 août 1860
Ministère de l’Intérieur, Sûreté Publique, 1er bureau, à Préfet des Alpes-Maritimes, 16 septembre 1860,
Monsieur le Préfet,
Vous m’avez manifesté par votre dépêche du 24 août dernier le désir de connaître les instructions que son Excellence, le ministre des Affaires Etrangères, donnerait aux consuls de France à Gênes et à Turin pour les inviter à faire exercer une surveillance sur certains habitants de votre département qui se rendent dans ces villes et qui sont bien connus comme professant des opinions anti-françaises
Commissariat central de Nice à Préfet des Alpes-Maritimes
16 décembre 1860,
Les vapeurs venant de Gênes portent ici, à peu près à chaque voyage, des jeunes originaires de cette ville ou des environs qui viennent d’Italie où ils ont servi sous les ordres de Garibaldi.
Quoique sans importance réelle, l’arrivée de ces jeunes gens, Monsieur le Préfet, cause une certaine émotion et l’on doit s’attendre à les trouver toujours mêlés aux plus turbulents de la ville. Ils semblent d’ailleurs n’être venus que pour attendre le moment d’une nouvelle expédition.
Leur présence aurait même accru les folles espérances de ceux qui comptent que nos limites seront, dès le printemps prochain, reportées an Var ; et cette opinion, Monsieur le Préfet, semble se répandre d’une manière regrettable parmi le peuple.
Hector Aunillon
24 octobre 1860, inquiétude du Commissariat central :
Il écrit : forces insuffisantes
27/28 décembre 1860, rapport de la brigade de Santé au Commissariat central :
Chants : Viva l’Italia, Viva Garibaldi, au Café de la Marine, 10h30 du soir.
Nice, le 19 novembre 1860,
Le Commissariat Central à Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes
Par mon rapport en date du 16 de ce mois, j’ai eu l’honneur de vous informer que M. Basso, secrétaire de Garibaldi, devait quitter Nice pour se rendre à Gênes le lundi suivant. Basso est parti ce soir, à 7 heures par les messageries impériales.
19 septembre 1960,
Légation de France au Piémont à Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes
J’ai l’honneur de vous donner avis que M. l’abbé Cougnet, que votre lettre du 4 de ce mois m’a signalé comme un homme dangereux et surtout hostile au gouvernement de l’Empereur, vient de faire viser dans les bureaux de la légation son passeport pour Nice…
Venu de Nice avec un passeport français, y retourne avec un titre de voyage délivré par le Ministère des Affaires Etrangères Sarde.
L’abbé Cougnet Albert, 36 ans, né à Nice ; ce prêtre est un des hommes les plus dangereux que j’aurai à vous signaler comme appartenant au parti anti-français et capable de prendre une part très active dans les menées qui peuvent exister contre le gouvernement de l’Empereur.
24 août 1860
Consulat général de France à Gênes à Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes,
Séraphin Botto, arrivé de Gênes le 17 août : Séraphin Botto, 20ans, né à Nice, Garibaldien dangereux, à surveiller.
Perez Bowen, officier de la bande de Garibaldi, habitant avec sa famille maison Grandes, aux Ponchettes visa pour Naples le 4 septembre 1860.
13 novembre 1860
Commissariat central de Nice à Préfet des Alpes-Maritimes,
Inquiétudes sur manifestation de garibaldiens.
Nice, le 14 novembre 1860,
Commissariat Central à Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes,
M. Basso, Secrétaire et confident intime de Garibaldi est arrivé hier soir à Nice…
Peu après son arrivée à Nice, M. Basso a pris part à un dîner sur lequel le soussigné attend des détails qui seront immédiatement transmis à Monsieur le Préfet.
Le Commissariat Central au Préfet des Alpes-Maritimes,
Quelques fanatiques du parti italianissime ont fait dans Nice des enrôlements contraints pour l’armée Garibaldi.
Garibaldiens 1862-1866.
Nice le 13 avril1861,
Le Préfet des Alpes-Maritimes à Ministère de l’Intérieur,
D’après divers renseignements qui nous parviennent, il paraîtrait qu’un certain nombre de jeunes gens de Nice qui s’étaient enrôlés, depuis l’époque de l’annexion, pour la faction armée garibaldienne, vont rentrer dans leur pays.
La présence de tous ces jeunes gens, qui ont perdu leur qualité de Français en prenant sans autorisation du service à l’étranger, ne pourrait être qu’une source de désordre et une cause d’aggravation des dissentiments qui existent déjà.
20 décembre 1862 : Arrivée à Vintimille de 200 volontaires garibaldiens prisonniers.
2 décembre 1862 : le Gouvernement italien vient d’établir à San Remo un dépôt de Réfugiés politiques, anciens volontaires garibaldiens récemment amnistiés.
10 septembre 1862 : 200 prisonniers garibaldiens arrivent à Vintimille.
12 septembre 1862 : volontaires gardés dans le fort.
Juin 1862 : passage sur le territoire français de Menton de plusieurs individus armés, déserteurs de l’armée de Garibaldi, ou bandes de brigands napolitains. Deux auraient forcé un agriculteur de leur donner à manger.
Informations démenties, sauf pour les deux derniers, mais ils auraient demandé poliment, sans menace aucune.
29 mars 1862 : rapport de gendarmerie : bruit courant avec persistance à Nice que Garibaldi viendrait prochainement en personne réchauffer le zèle de ses partisans et y faire des recrues (information du Ministère de l’Intérieur au Préfet de Police chargé de la direction générale de la sûreté publique).
Cabinet du Préfet des Alpes-maritimes : « répondre que ces bruits sont venus jusqu’à moi mais sont tellement absurdes que je ne me suis pas donné la peine de les relever ».
8 octobre 1863 : Le Préfet des Alpes-Maritimes au Ministre de l’Intérieur, dépêche télégraphique, 8 octobre 1863 : Le fils de Garibaldi doit arriver demain à Nice en provenance de Gênes. J’espère qu’il n’y aura aucune manifestation. Je le ferai surveiller matériellement.
1er novembre 1863 : Le Commissariat Central de Nice au Préfet des Alpes-Maritimes,
Menotti est sorti hier matin à 8h30, il est allé à la fabrique neuve, Pont de Villefranche, il y est resté 1h. Il est rentré chez lui rue Ségurane, puis est sorti à 1h30 avec Basso. Ils sont allés au port voir une petite barque et de là au café de la Marine, ensuite chez le notaire Arnulf accompagné des frères Martin, donne le bonjour aux Luzia et à Belgrand, puis chez l’aubergiste le tailleur, à 6h au port, puis chez Basso ; soupé rue Papain chez Michel Garibaldi, retour chez Basso à 11h. Ne sont plus sortis. Menotti serait venu aider son beau-frère en faillite (mari de la fille de Garibaldi).
2 septembre 1863
Le Commissaire Central de Nice, à M. le Préfet des Alpes-Maritimes,
Menotti Garibaldi est arrivé vendredi dernier à Nice en compagnie de Basso, secrétaire de l’ex-dictateur dont le frère chez qui il est descendu habite notre ville. Il a vu un certain nombre de personnes dévouées à sa famille mais sa conduite n’a donné lieu à aucune observation défavorable… cette attitude réservée de Menotti Garibaldi me fait croire qu’il est réellement venu pour affaires privées.
26 septembre 1863 : Le Commissaire de police à Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes
On dit que Garibaldi doit passer par Sospel pour se rendre à Nice.
Si ce dit-on renfermait la vérité, il n’y a pas de doute qu’il existerait à Nice un centre de conspirateurs qui pourrait donner au Général Garibaldi quelque fol espoir… Je ne crois à tant d’audace mais…vous informe, demande des ordres…
…Les Italiens de Sospel ont l’air de comploter et qu’un soir ils ont chanté en parcourant les rues des chants patriotiques italiens.
9 mai 1866 : Le préfet des Alpes-Maritimes à Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
L’engagement pour la Légion garibaldienne a pris depuis deux jours un grand développement… des embaucheurs établis dans notre ville étant chargés du recrutement.
Hier, le service de sûreté a remarqué dans une maison de la rue Canini, n° 11, l’introduction de beaucoup de jeunes gens connus pour leurs opinions italiennes ; les agents ont pu s’en approcher et acquérir la preuve que M. l’abbé Cougnet, italianisant très exalté, y recevait les volontaires, leur remettant une cocarde aux couleurs italiennes et donnait à chacun d’entr’eux les fonds nécessaires pour se rendre à Vintimille où leur fonction est régularisée.
Volontaires Garibaldiens.
Nice, Archives Départementales
Le Phare du Littoral,
jeudi 3 novembre1870
Voici ce que nous lisons dans La Sentinelle du Jura :
Au moment de mettre sous presse,on nous communique une lettre écrite de St Fergeux (près de Besançon) par un franc-tireur, d’après laquelle, hier 2, dans la nuit, Garibaldi aurait attaqué l’ennemi, l’aurait battu et poursuivi, en lui prenant 4 mitrailleuses et 150 chevaux.
La Sentinelle ne donne cette nouvelle que sous toutes réserves et, quelque désir vif que nous ayons de la voir se confirmer, nous suivons cet exemple.
11 novembre 1870
Un des amis de Garibaldi et de Mazzini, membre du Parlement, vient d’être informé par eux de leur intention de lancer un manifeste au peuple italien afin de l’appeler en masse au secours de la France.
A.D. E 095/259
E 095/215 enveloppe 3g9
IR 304
10 mars 1871
Mairie de Menton à Préfet des Alpes-Maritimes,
Il nous arrive à chaque heure des volontaires Italiens congédiés par suite du licenciement de l’armée garibaldienne. Ces militaires se trouvent dans uns situation bien fâcheuse, sans argent et complètement affamés, lorsqu’ils se présentent à la mairie…
…a distribué de la nourriture…
13 mars 1871 :
Mairie d’Antibes à Préfet des Alpes-Maritimes,
Volontaires garibaldiens désarmés incomplètement.
Se conformer strictement à l’arrêté du 16 février 1871 relatif au désarmement des volontaires Garibaldiens.
26/27 mars 1871 :
Soixante-quatre Garibaldiens sont arrivés à Menton… dirigés vers la frontière
26 mars 1871 :
Le Préfet des Alpes-Maritimes au Consul de France à Gênes, 26 volontaires Polonais, Garibaldiens partiront pour Gênes demain, frais de rapatriements italiens.
1er avril 1871 :
Consulat de France à Gênes au Préfet des Alpes-Maritimes, 5 Polonais sur 26 veulent rester en France.
1er avril 1871 :
Rapport au Préfet des Alpes-Maritimes :
23 Garibaldiens sont arrivés à Menton le 31 mars dernier et ont été dirigés à la frontière après le paiement de leur solde. Menton le 1er avril 1871, le Commissaire de police. Douanes, 2ème division, 1er bureau, service spécial. Copie d’une circulaire adressée par le Directeur des douanes aux Inspecteurs et Capitaines des frontières de terre, Menton, le 1er avril 1871,
Le corps du Général Garibaldi étant dissous, les hommes qui le composaient obtiennent des feuilles de route pour l’Italie où ils doivent se fixer. Il paraît cependant que certains d’entr’eux cherchent à rentrer subrepticement en France. Leur présence parmi nous pouvant être, en ce moment, une occasion de troubles, le Gouvernement a présent d’empêcher leur retour sur notre territoire.
Dans ce but, et sur demande de M. le Préfet, j’invite le service actif à prêter main forte à la troupe et à la gendarmerie.
Les brigades de la frontière devront sommer les Garibaldiens récalcitrants de se retirer et, en cas de refus, les arrêter, et les remettre entre les mains de la Gendarmerie. Je leur recommande cependant de procéder avec mesure, avec circonspection, et de s’efforcer d’obtenir sans conflit la réalisation des vues de l’autorité politique. M. les Inspecteurs, Capitaines et Lieutenants devront y tenir rigoureusement la main.
Le directeur,
Pour copie conforme, le directeur des douanes.
Volontaires Garibaldiens non italiens non autorisés.
6 avril 1871, Préfecture, M. Cortella, Capitaine et M. Salvago, Lieutenant, n’ont pas reçu le 1er mois de leur solde.
Réponse de l’Intendant militaire : ne peut rien.
Ministère de l’Intérieur
Fontan le 2 septembre 1888
Commissariat Spécial
Monsieur le Préfet,
J’ai l’honneur de vous accuser réception des trois circulaires concernant les colporteurs étrangers au Département des Alpes-Maritimes.
Depuis bientôt deux ans que je suis à Fontan, jamais je n’ai eu l’occasion de constater la présence d’un colporteur y distribuant des brochures, écrits, chansons, etc. etc. Néanmoins, je prends bonne note de la recommandation que vous me faites et vous prie d’être convaincu que la surveillance la plus suivie sera faite, en apportant à cette communication tout le soin qu’elle comporte.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Préfet, votre très obéissant et très dévoué serviteur. P.
Archives nationales de France : Enveloppe Garibaldi, F/7 15958 2
Garibaldi
Consulat de France à Turin
12 septembre 1873 à Ministre de l’Intérieur
Un journal de Turin, Le Comte de Cavour, annonçait hier que Garibaldi se propose de passer l’hiver à San Remo.
On m’informe d’autre part, mais je ne transmets les renseignements que sous toute réserve, de l’espoir qu’il aurait de soulever le Midi de la France pour s’emparer de Nice avec le secours des insurgés de Carthagène qui se jetteraient sur notre territoire à l’aide de leurs bâtiments cuirassés.
Veuillez agréer,
signé Senerier
8 septembre 1873, Commissariat Spécial de Police, Ministère de l’Intérieur au Directeur de la Sûreté Générale de Versailles,
Creil : dépêche de Calais en date du 7, 2h du matin, annonçant l’arrivée de Garibaldi et de son fils Menotti… accompagnés par le Commissaire d’Amiens. Le remplacer pour Paris.
Journaux divers
La Côte d’or, 19 octobre 1873 : Des millions gaspillés, une armée perdue, telle est l’œuvre de l’inepte Garibaldi et des incapables sans probité qui l’entouraient (le journaliste réfute le journal Le Progrès).
Le Petit Marseillais, 11 octobre 1874 : On est humilié aujourd’hui de voir qu’on a cru un moment au génie militaire d’un étranger, qu’on a acclamé à outrance un faux général…
Le Salut Public,
13 décembre 1874 : Il n’a droit dès lors ni à nos sympathies, ni à notre reconnaissance, ni même à notre estime…
La Décentralisation, 9 décembre 1874 : La trahison de Garibaldi
L’Union Savoisienne, 28 novembre 1874 : Les sentiments de Garibaldi vis-à-vis de la France nous paraissent amplement démontrés, nous ne nous occuperons plus de ce triste bouffon.
Titre de l’article : Il Popolo di Nizza, (Il Pensiero di Nizza-
18 août 1874 : Venerdi sera il sinbolo di Nizza, commosso della notizie della malattia di Garibaldi, interpretando il sentimento della nostra città, inviava a Caprera.
Il Pensiero di Nizza, ( Quotidien de Nice en langue italienne)
Nizza, 29 Marzo 1873 :
Titre de l’article : Ces bons Garibaldiens !
I lettori intenderanno a colpo d’occhio di che si tratta : ces bons Garibaldiens sono quei mascalzoni che si fecero ammazzare come briganti, per la Francia, e che spinsero l’audacia fino a rubare una bandiera ai Prussiani, l’unica, che abbiano rubato i Francesi durante la guerra. Di quando in quando i giornali ci rinfrescano la memoria : moralisti, quali il Gaulois e compagni, hanno bisogno, via via, di dare uno sfogo al loro pudore, e di gettar frecciate, contro ces bons Garibaldiens !
E pazienza fossono bons soltanto !
Cominciando dal signor Garibaldi, invece d’imbarrazzo fu di giovamento ai Prussiani : quanto ai Garibaldi poi, che hanno fatto ? Nulla assolutamente, nulla vi dice il Gaulois, con quel suo sorriso, che sarebbe spiritoso davvero, se non fosse, molte volte, sciocco davverissimo.
« Que reproche-t-on aux garibaldiens, en somme ? D’avoir pillé les couvents !
Où est le mal ? Les biens de l’Eglise, chacun le sait, sont d’abominables vols.
Ah ! oui, je sais ce que vous m’allez dire…Les garibaldiens ont violenté les femmes ! Mais ces…légèretés sont bien compensées, et au-delà, par les fusillades des paysans. De quoi se plaindre, en vérité ? »
È terribile come vedete ! I garibaldini hanno saccheggiato le chiese, ed hanno violato le donne, ed hanno fucilato i contadini ! Lo spirito del Gaulois tocca l’ultimo suo limite : probabilmente quei volontarii, che ammazzarono i contadini, sono quei dessi, che furono trucidati a Marsiglia. Chi lo sa ?
Ma non è tutto ! Oh ! il Gaulois ha una vena inestinguibile ! Principiando dal signor Garibaldi, fino all’ultimo fantoccino, nous croyons, dice ironicamente il giornale parigino, que tous ces gens-là étaient des héros. Eppoi erano di una rigidezza tale, che mai la maggiore. Non si poteva indossar le spalline, se non si aveva un certificato di qualche anno di bagno, condito da qualche bancarotta fraudolente o da qualche falso.
Tutto ciò è detto con tale spirito, che davvevo v’innamora ora cominciamo a comprendere perchè il Gaulois sia il giornale più letto della Francia, e perchè i giornali, che hanno qualche po’ di quell’altro spirito, vivono una vita stentata e patita.
Vorrei riprodurre le delizie registrate nell’articolo del Gaulois, ma, lo confesso, il coraggio mi manca : il sorriso mi par che si converta in un grugnito ! Ed è il duecentesimo articolo per lo meno che si scrisse su questo tuono… e questo tuono fa ridere di gioia ! Ma non : ne ha uno que protesti ? Con certa gente tutti gli argomenti sono buoni !
Povero Garibaldi ! poveri Garibaldini ! Noi avevamo tutto preveduto ma il cuore ci sanguina ai brutali insulti ! e ci sanguina tanto più, che gli insulti sono il vangelo dei nuovi amici ! Ma che vale irritarsi ? Ogni male non vien per nuocere ed almeno la lezione del passato, servisse per la storia del futuro !
Le Pilori, hebdomadaire parisien illustré :
(échantillon d’articles)
2 novembre 1890 :
Nous savons telle petite ville de Normandie voisine de Cherbourg, où ils (les soldats de Garibaldi) enfoncèrent la porte de la mairie et menacèrent la famille du maire parce que ce dernier n’obéissait pas assez vite à ses réquisitions.
Signé Armand Mariotte
9 novembre 1890 : (D’Auns et Garibaldi)
Au sujet de l’appel pour recueillir des fonds nécessaires à l’érection d’une statue à Garibaldi, signé de A. Lavertajon, député de la Haute-Vienne et Secrétaire à la Chambre : Garibaldi n’est venu en France qu’à la tête d’une bande de lazzaroni dont le moins mauvais ne valait certainement pas une bille ou un Abadie quelconque !
(D’Auns est un Polonais venu en France faire de la politique et le porte-monnaie des autres).
Émile Dubreuil
23 novembre 1890 :
Projet d’érection d’une statue de Garibaldi à Dijon.
Renan veut qu’on rende hommage à Garibaldi parce qu’il aime la France. Les vrais Français n’ont que du mépris et de la haine pour le fantoche qui traitait la France comme une vulgaire Calabre.
Étienne Loustau